Coord Sud-Est : Retours sur les évènements du 26 avril

LYON

Communique commun de la Coordination Sud Est

26 avril 2024

26 avril 2024 : à la date anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de 1986, entre 150 et 200 manifestant.es se sont rassemblé.es devant le siège d’EDF à Lyon et sur un pont du Rhône en centre ville.

D’autres photos à retrouver ici : Facebook ADN Drôme-Ardèche

Devant EDF décoré d’immenses banderoles, les CARTONS ROUGES de la Coordination Anti nucléaire Sud-Est se sont soulevés portés par des antinucléaires venus de Narbonne, Montpellier, du Gard, de toute la Drôme/Ardèche, l’Isère, Lyon et l’Ain.

Organisées cette fois ci par Greenpeace, le réseau sortir du nucléaire (SDN) plusieurs groupes locaux et les collectifs Arrêt du nucléaire (ADN) du Sud Est : on espère de nouvelles actions communes à l’avenir.

Passage à l’action pour dénoncer les risques nucléaires en cours et à venir

Ce 26 avril en début d’après-midi, des militant·es ont accroché des banderoles sur le bâtiment du siège régional d’EDF à Lyon pour dénoncer les risques nucléaires.

On pouvait lire sur les banderoles :

« nucléaire + proche »

« 2 réacteurs EPR en + »

« toujours + de risques »

« = évacuation impossible ».

À 12h, des militant·es ont accroché une banderole sur le pont Wilson (Lyon 2) sur laquelle était inscrit le message suivant :

« Nucléaire : 40 ans ça suffit ! EPR non merci ! »

D’autres photos à retrouver ici : Réseau Sortir du Nucléaire

Des prises de parole de la ont eu lieu :

  • Anne présentant la Coordination Anti-Nucléaire Sud-Est
  • Présentation de la situation au Bugey Jean-Pierre Collet, représentant la Coordination Stop-Bugey
  • Fukushima et risque nucléaire par Kurumi de Nos Voisins Lointains 3.11
  • Présentation de la situation au Tricastin par Christine d’ADN 26.07
  • Présentation de la situation à Malvési par Hervé pour SDN 11
  • Point sur la situation en Ukraine et lien nucléaire civil et militaire par le collectif Ukraine 69
  • et des prises de parole politique de LFI, EELV et NPA.

Plusieurs centrales nucléaires sont implantées le long du Rhône dont la centrale du Bugey, à 30 km à vol d’oiseau de Lyon, la centrale de Saint-Alban, la centrale de Cruas et celle de Tricastin.

En cas d’accident dans un de ces réacteurs, il serait impossible d’évacuer les millions d’habitant·es des villes de la vallée du Rhône.Les militant·es ont aussi dénoncé l’impact du nucléaire sur l’eau.

Les deux projets de réacteurs EPR2 imposés par le gouvernement au Bugey se situeraient en effet au bord du Rhône, juste en amont de la zone de captage de l’eau potable des lyonnais·es.

Le nucléaire est un gros consommateur d’eau qui est soit rejetée en réchauffant les cours d’eau, soit évaporée [2], alors que la question de l’eau est aujourd’hui devenue vitale !

L’industrie nucléaire exerce aussi une pollution non négligeable sur les cours d’eau (rejets chimiques et radioactifs) impactant les végétaux, les espèces aquatiques… et les humains dont des millions boivent une eau faiblement contaminée.

L’impact du nucléaire sur la ressource en eau ne peut plus être ignoré !

En France, prolongation des centrales, relance de projets de réacteurs et réforme de l’ASN et de l’IRSN nous mettent en danger.

En 1986, les autorités françaises avaient osé prétendre que le nuage radioactif de Tchernobyl s’était arrêté à nos frontières [3].

La fusion de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) [4] menace d’entériner une régression en termes de sécurité qui permettra, à nouveau, abus et mensonges.

Le gouvernement annonce la construction de 6 EPR2 d’une puissance de 1 650 MW alors qu’il s’agit d’un projet jamais encore réalisé en France. Emmanuel Macron prétend aussi lancer une filière de Small Modular Reactor (SMR).

Des réacteurs qui n’existent actuellement qu’à l’état de moteurs de sous-marins et de navires à propulsion nucléaire.

Enfin, il compte encore prolonger la durée de vie des centrales existantes : un projet cher et dangereux.

À Bure (55) se resserre l’étau de CIGEO, ce projet hallucinant d’enterrer des déchets dangereux de façon irréversible pour des centaines de milliers d’années à 500 mètres de profondeur.

L’armée envisage aussi d’utiliser la centrale de Civaux (86) pour fabriquer du tritium à usage militaire.Des actions régionales dans toute la France.

À l’appel de la Coordination antinucléaire, à travers toute la France, des actions ont donc rappelé la catastrophe de Tchernobyl et marqué notre opposition aux projets d’EPR2 et d’autres actions continuerons à le faire jusqu’au 28 avril : dans le sud-ouest avec des rassemblements à Golfech (82) à Civaux (86) et à Bordeaux (33),dans le nord-est avec une manifestation à Cattenom (57),dans le nord ouest à Tours (37), au Mans (72)dans le Sud-Est avec un rassemblement à Lyon (69), en région parisienne.

Nous manifestons ainsi notre opposition radicale au déni démocratique que représente la relance de cette industrie mortifère et appelons à un événement national le 12 octobre prochain. Pour une société débarrassée du fardeau nucléaire tant civil que militaire !

Notes

[1] En 2011, Naoto Kan, Premier ministre japonais au moment de la catastrophe de Fukushima, a dû imaginer un moment l’évacuation – impossible !- de Tokyo, pourtant à 250 km de Fukushima. En 2019, il a apporté son soutien à 200 personnalités de la région demandant l’arrêt des réacteurs du Bugey. Des scientifiques suisses ont par ailleurs montré qu’un nuage radioactif émis par un accident majeur au Bugey par exemple pourrait avoir des effets bien au-delà de Lyon en fonction de la météo.

[2] À titre d’exemple, les projets d’EPR2 au Bugey consommeraient pour leur refroidissement autant d’eau que la moitié de l’agglomération lyonnaise ! Les quatre réacteurs actuels de la centrale du Bugey, eux, ont soustrait 18 millions de m3 d’eau au Rhône en 2021. C’est plus du quart de la consommation d’eau potable de l’agglomération lyonnaise la même année (66 millions de m3).

[3] Depuis, l’organisation de la « sûreté » nucléaire en France a été réformée.

[4] Définitivement adoptée par le Parlement le 9 avril 2024

[5] Courant 2023, une Coordination nationale antinucléaire s’est constituée et a rédigé ses Raisons d’être

[6] Le 12 mars 2024, lendemain du jour anniversaire du début de la catastrophe de Fukushima, une chaîne humaine européenne a été organisée à Strasbourg. Le 23 mars, une manifestation a rassemblé un milliers de personnes à Caen pour demander à l’ASN de ne pas autoriser le démarrage de l’EPR de Flamanville.

Revue de presse :

http://www.arretdunucleaire34.org/Nucleaire-danger-Action-a-Lyon-le-26-avril

A Chambéry

Chamboule-tout le 26 avril !